Avis sur l’email builder Dartagnan (JustRelate Group) : l’outil qui séduit les marques mais interroge les équipes

Publié le 20 novembre 2025

Parmi les builders emailing, Dartagnan se distingue par une approche et un modèle qui lui sont propres. Contrairement à d’autres builders intégrés directement dans une plateforme CRM comme Mailchimp, Brevo ou Salesforce, Dartagnan fonctionne comme un outil indépendant, dédié exclusivement à la production d’emails. Cette particularité lui a permis de se forger une réputation solide, centrée sur l'autonomie et la qualité du rendu.
Né en France, l’outil s’est progressivement imposé dans de nombreuses grandes entreprises avant d’être diffusé à l’international.

Un outil réputé mais peu transparent dans la pratique

Le groupe qui porte Dartagnan communique avec une précision millimétrée, soigne son image et projette l’idée d’un builder “premium”, presque réservé à un cercle d’initiés. Pourtant, lorsqu’on cherche à savoir ce que pensent réellement les équipes qui l’utilisent au quotidien, les avis sont quasi inexistants sur le web.

Dans la pratique, beaucoup de gestionnaire de campagne emailing découvrent une interface peu intuitive avec des comportements difficiles à anticiper et une logique qui nécessite un apprentissage réel par le biais de formations (payantes). Les marques évoquent très peu les limites qu’elles rencontrent et certaines d'entre elles ont finalement abandonné ou délégué l'utilisation de la solution après quelques temps d’utilisation.
Ce phénomène est d’ailleurs devenu visible sur le marché du travail : la maîtrise de Dartagnan est désormais mentionnée comme une compétence à part entière dans plusieurs offres d’emploi. Autrement dit, au-delà de la licence, les entreprises doivent former ou recruter des profils spécifiquement formés au builder, ce qui en dit long sur la complexité réelle de l’outil et sur la dépendance qu’il crée.

Son fonctionnement est pensé pour industrialiser la production : un cadre strict, une organisation très structurée, des workflows rigides. Pour les grandes équipes, cela apporte une cohérence appréciable. Pour d’autres, la sensation est plutôt celle d’un système qui enferme la création dans un fonctionnement propriétaire difficile à contourner. Une fois engagé dans cet écosystème, il devient complexe de s’en écarter ou de sortir de ce modèle très encadré.

Une industrialisation qui limite la liberté technique

D’un point de vue technique, les limites apparaissent vite. Dartagnan fonctionne dans un environnement fermé qui empêche certaines pratiques pourtant classiques en HTML. L’exemple le plus parlant est l’impossibilité d’afficher un visuel dédié aux mobiles : une intégration manuelle réalisé par un expert gère ce comportement en quelques lignes, alors que le builder impose un rendu identique sur sur tous les écrans.
Cette différence est loin d’être anecdotique : en France, la majorité des ouvertures d’emails se fait aujourd’hui sur mobile (autour de 60–65 % selon les analyses croisées Litmus / Email Client Market Share). Pour certaines campagnes, disposer d’un visuel spécialement optimisé pour petit écran n’est pas un confort, mais une condition indispensable pour garder l’impact du message.

Autre remarque, le fichier généré par Dartagnan tend à devenir plus lourd qu’il ne le serait avec une intégration manuelle maîtrisé. Une partie provient du builder lui-même, qui ajoute automatiquement des couches de sécurité et des blocs imbriqués ; l’autre vient des utilisateurs qui, sans mauvaise intention, multiplient les tableaux et les sections jusqu’à produire un HTML trop chargé. Cela peut peser sur la délivrabilité en augmentant le risque de filtrage ou de ralentissement au chargement. Par ailleurs, les réglages fins: marges, alignements, comportements conditionnels restent eux aussi limités, les images en arrière plan sont bannies.

Au final, tout ce qui permet vraiment de différencier un email est simplement écarté. Ces éléments sont les plus susceptibles de déclencher des bugs sur les messageries les plus capricieuses, et c’est précisément pour éviter ce terrain technique que le builder les élimine. L’outil privilégie la cohérence et la sécurité ce qui finit par freiner les équipes les plus exigeantes. Et c’est là tout le paradoxe : un builder présenté comme “premium” produit en réalité des gabarits basiques.

Des rendus parfois imprévisibles selon les messageries

Le dark mode constitue un point faible. Il s’agit du mode sombre proposé par la majorité des systèmes : l’interface passe sur un fond noir ou très foncé, et les emails s’adaptent automatiquement. Son intérêt est simple : réduire la fatigue visuelle et économiser la batterie, surtout sur mobile. Aujourd’hui, ce mode est utilisé par près d’un utilisateur sur trois en France selon Litmus et Email Client Market Share, ce qui en fait un enjeu majeur pour les marques.
Dartagnan ne propose aucun test natif permettant d’anticiper les inversions automatiques des messageries. Les logos foncés disparaissent, certaines couleurs perdent en visibilité et des contrastes essentiels deviennent insuffisants. À ce stade, ce n’est plus seulement un souci esthétique : c’est tout le message qui perd en cohérence et l’image de l’enseigne qui en pâtit.

Même si leur part de marché est minoritaire, certaines messageries montrent clairement les limites du builder. L’application Yahoo mobile, par exemple, ne déclenche pas toujours correctement le responsive sur des gabarits pourtant conformes dans l’éditeur. L’email reste parfois figé dans une version compressée, difficile à lire.

Une solution structurante mais qui ne remplace pas l’intégration manuelle

Dartagnan n’est pas un mauvais outil. Il apporte un cadre clair, une cohérence appréciée dans les grandes organisations et une vraie facilité de collaboration entre équipes marketing, design et CRM. Mais cette structure a un coût : la licence est élevée, les formations sont payantes, et la dépendance à l’outil devient rapidement importante.

Pour les besoins simples ou les organisations très cadrées, Dartagnan fonctionne correctement. Pour les besoins avancés, la qualité d’un code manuel reste largement supérieure. C’est cette complémentarité, builder pour la structure, intégrateur pour la précision qui permet d’obtenir les meilleurs résultats.

Récapitulatifs

Points positifs :

Points négatifs :

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